A l’occasion d’un débat sur RMC, la journaliste Brigitte Lahaie m’interviewe sur la pertinence d’une proposition qui consiste à confier à des retraités, moyennant une rémunération modique, des enfants à garder.
Bien sûr, le manque de places (500 000 places manquantes) justifie que l’on s’interroge sur les moyens d’aider les parents à garder leurs enfants, en particulier les foyers dont les ressources sont limitées. S’agirait-il d’une solution par rapport aux crèches collectives ou aux assistantes maternelles agréées qui constituent des dispositifs coûteux, pour la collectivité et, souvent, pour les parents?
Il faut y regarder à deux fois. Pour avoir un service public de la petite enfance de qualité, il faut du personnel qualifié, des conditions de garde vérifiées, un personnel accompagné et contrôlé, une continuité de prises en charge. Bien sûr, certains retraités sont parfaitement capables d’assurer la garde d’enfants jeunes (et beaucoup le font d’ailleurs dans les foyers des grands-parents), mais comment s’en assurer? Comment être sûr que ces personnes auront l’énergie, la santé, la patience de garder des enfants tout au long d’une journée, d’une semaine, d’une année?
On peut réfléchir à des dispositifs qui permettront à des personnes retraitées d’intervenir dans des structures collectives afin d’alléger la charge financière qui pèse sur les foyers les plus modestes; on peut penser à des structures dans lesquelles elles pourraient intervenir quelques heures par semaine, sous l’autorité de professionnels de la petite enfance. On peut explorer des interventions ponctuelles et adaptées. Cela suppose un réel encadrement et des règles établies.
Nos enfants sont précieux. Ne bradons pas leurs conditions de garde.