Pour notre premier diner, nous avions choisi le thème de le prévention et de la lutte contre la difficulté scolaire des jeunes enfants.
C’est volontairement que « l’Avenir n’attend pas » n’a pas utilisé le terme d’échec scolaire, précisement car nous souhaitons contribuer au développement de tout ce qui permet d’éviter l’échec. Nous rejoignons la vision économique, développée notamment par James Eckman (i.e. investir 1 euro dans l’éducation d’un enfant évite des financements massifs pour réparer les dégâts de l’échec scolaire).
Aujourd’hui, la France concentre les dépenses scolaires sur l’enseignement au lycée or nous pensons que c’est sur l’enseignement primaire qu’il faut se concentrer pour éviter l’échec scolaire.
Pour notre association, l’objectif de ce dîner est de faire émerger quelques propositions concrètes pour indiquer comment lutter contre la difficulté scolaire. Trois éléments de constat fondent ce choix :
- les échecs relatifs du système scolaire ne sont pas imputables à la gauche ou la droite, ce sont des échecs systémiques (ex. résultats de l’étude Pisa).
En effet, la France est confrontée à une stagnation éducative depuis 1995. La France a réussi la massification, mais pas la démocratisation i.e. l’accès de tous à la réussite scolaire. - il existe une forte corrélation entre réussite scolaire et origine familiale, la France étant la championne au niveau des pays de l’OCDE avec 80% des enfants en enseignement professionnel issus de milieux sociaux défavorisés et 80% des titulaires du bac général issus de milieux favorisés.
- un élève redoublant au CP est souvent en difficulté scolaire en 3ème (élément mis en exergue par les études de cohorte, à travers l’indicateur « élève à l’heure » )
Les raisons identifiées sont l’importance de « l’implicite » dans le système scolaire français, et notamment le partage des tâches entre la famille et l’école (avec l’école, lieu d’apprentissage alors que la famille est le lieu de l’approfondissement).
« L’Avenir n’attend pas » a proposé deux angles de travail assortis de propositions concrètes à débattre. Le premier en lien avec les raisons endogènes à l’école, le second à celles qui lui sont extérieures :
- Ecole et famille : comment renforcer les relations et la coopération?
Ce thème présenté par Catherine DEPOISSE, disposant d’une expérience dans l’enseignement privé. - L’enseignant dans sa classe, ou comment personnaliser les apprentissages dans le cadre de la massification?
Ce sujet développé par Sylvain CONNAC dont de nombreux travaux portent sur les pédagogies collaboratives. Ce choix est justifié car le problème majeur auquel sont confrontés les profs réside dans l’hétérogénéité des élèves
L’attention des participants au débat est attirée sur l’impression collective que tout a déjà été essayé. Or, beaucoup d’autres pays y sont arrivés, en mettant en place des politiques volontaristes.
Synthèse des propositions issues du débat
Nous avons cherché avec l’ensemble des participants à mettre en évidence des propositions pragmatiques,peu couteuses pour l’état et les collectivités et laissant la part belle à la prise d’initiatives locales (directement au sein des établissements ou par l’entremise d’associations de terrain)
Nous avons ainsi pû dégager :
- 8 propositions pour améliorer les relations parents-école en vue de lutter contre les difficultés scolaires
- 9 propositions centrées sur le développement des pédagogies collaboratives
en distinguant les pistes de solution à diffuser au sein des établissements scolaires sans coût financier ou de formation et celles necessitant une préparation amont et un budget de mise en oeuvre
CONCLUSION par « l’Avenir n’attend pas »
Le débat a mis en évidence l’existence d’un consensus sur le rôle des parents qu’il convient d’associer à la vie de l’école, même si des divergences sont apparues durant le dîner sur les modalités d’association.
Le second consensus dégagé a trait à la réforme des pédagogies, avec en sous jacent la formation des enseignants et la question sur comment stimuler le changement en mettant en valeur ce qui marche bien.
« L’Avenir n’attend pas » va proposer des échanges d’information sur des propositions, notamment sur la mise en œuvre.
L’étape suivante pour le groupe éducation de l’association : « comment modifier la formation des enseignants ? ».