L’AEF fait paraitre ce jour une dépêche portant sur la publication du 1er rapport de l’Avenir n’attend pas paru ce matin.
Dépèche N°191942Paris, lundi 6 janvier 2014, 09:57:58 Domaine : Éducation et Jeunesse Rubriquage :Actualité – Associations – Pédagogie – Premier degré
Le nouveau think-thank « L’avenir n’attend pas », présidé par l’ancienne directrice générale de Terra Nova Juliette Méadel, préconise, dans son premier rapport rendu public lundi 6 janvier 2014, « d’axer les réformes en matière d’éducation sur la maternelle ». Dans la suite des résultats Pisa 2012, le collectif formule « trois propositions – qui ne coûtent presque rien – pour être les premiers de la classe en 2025 ». Les auteurs du rapport, Daniel Bloch (ancien recteur, ancien président d’université, ancien directeur des enseignements supérieurs) et Karine Metayer (juriste), suggèrent de créer des « pré-petites sections de maternelle », encadrées par un éducateur de jeunes enfants et un enseignant, et de faire de l’apprentissage du langage « la priorité pédagogique ». Le collectif recommande aussi « d’améliorer l’accueil à l’école en offrant un petit déjeuner gratuit à tous les élèves de maternelle ».
Actuellement, « 90 % des enfants en difficulté d’apprentissage du langage dès le CP sortent du système scolaire sans qualification ni diplôme à 16 ans, pourtant les difficultés peuvent être repérées et donc surmontées dès le plus jeune âge », déclare mardi 31 décembre 2013 à AEF, Juliette Méadel, présidente du nouveau think-thank « L’avenir n’attend pas ». « Nous pouvons améliorer les performances du système éducatif en mettant l’accent sur la maternelle », estime-t-elle.
CRÉER UNE PRÉ-PETITE SECTION EN MATERNELLE
Pour améliorer le classement de la France dans l’étude Pisa, le think-thank propose dans son premier rapport rendu public lundi 6 janvier 2014 de faire « évoluer la maternelle vers un jardin d’éveil qui constitue, de 2 à 5 ans, un environnement construit spécifiquement pour permettre l’épanouissement de l’enfant ». La « mesure phare » serait de créer, pour les enfants de 2 et 3 ans, « une structure mixte entre la crèche et l’école avec, par classe, à la fois un EJE (éducateur de jeunes enfants) et un enseignant ». Ce dispositif pourrait être mis en place « dans le cadre des nouveaux projets éducatifs territoriaux, à dépense publique inchangée ». « L’ouverture de pré-petites sections demanderait la création d’environ 10 000 postes sur les 60 000 prévus au cours du quinquennat », précise Juliette Méadel.
La présidente du collectif considère que l’accent mis sur la scolarisation des moins de 3 ans par le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, en zones d’éducation prioritaire (ZEP) n’est pas suffisant car cette mesure « cible seulement certains élèves et ne transforme pas les conditions d’accueil » en maternelle.
LE LANGAGE, PRIORITÉ PÉDAGOGIQUE
Pour « favoriser la réussite de tous les enfants », le collectif propose de « développer dès 2 ans et jusqu’au CP inclus, une pédagogie spécifiquement dédiée au développement des compétences langagières et cognitives des enfants, avec un apprentissage prenant appui sur la phonologie et le code alphabétique ». « Cet accent mis sur l’apprentissage du langage est décisif pour réduire les inégalités sociales mises en évidence dans l’étude Pisa », affirme Juliette Méadel qui s’appuie sur « de nombreux travaux de recherche, en France comme à l’étranger ».
« Les enseignants devront être spécifiquement formés à ces méthodes, – il ne s’agit pas d’une formation lourde – ainsi que l’ensemble du personnel d’animation présent à l’école, en dehors du temps scolaire, comme les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles, animateurs de centres de loisirs, éducateurs de jeunes enfants, etc. », souligne Juliette Méadel.
Ces méthodes axées sur le langage, qui doivent être « intensives et individualisées », ont notamment été testées à Grenoble avec le programme « Parler » entre 2005 et 2008 (AEF n°161340 et AEF n°145275). Selon Juliette Méadel, les résultats sont « très positifs et montrent que la priorité accordée au langage augmente les performances de tous les autres apprentissages (mathématiques, lecture, etc.) ».
AMÉLIORER L’ACCUEIL EN MATERNELLE
Pour « améliorer l’accueil » à l’école, le collectif suggère « d’offrir un petit déjeuner gratuit à tous les enfants ». « Aujourd’hui, de nombreux enfants vont à l’école sans avoir pris de petits déjeuners or les nutritionnistes et médecins scolaires signalent une perte de concentration du fait de la fatigue encourue en fin de matinée », explique Juliette Méadel.
Le collectif considère que « les communes pourraient organiser, avec l’aide des entreprises agricoles ou en soutenant des Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne), un petit déjeuner pour tous ». « Ce moment d’accueil matinal peut être aussi l’occasion d’un échange entre parents, enfants et enseignants et il est de nature à transformer le rapport à l’école et à la vie éducative », souligne Juliette Méadel.
« L’avenir n’attend pas » se présente comme un « think-thank de l’innovation sociale ». Vice-présidé par Claude Coquart, directeur adjoint du cabinet du ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, et directeur de cabinet de la ministre déléguée George Pau-Langevin, le collectif entend formuler des propositions, sur le thème de l’éducation notamment, qui « s’appuient sur des expériences de terrain ». Sa présidente, Juliette Méadel, est administratrice civile à la Direction générale du Trésor et conseillère municipale dans le 14e arrondissement à Paris. Membre de la direction du Parti Socialiste depuis septembre 2012, elle est chargée des questions industrielles. Elle a fondé « L’avenir n’attend pas » au printemps 2012.
À télécharger : « Education et Classement PISA : Trois propositions – qui ne coutent presque rien – pour être les premiers de la classe en 2025 », rapport du think-thank « L’avenir n’attend pas »
Document n° 9112Lire aussi dans les dépêches : Maternelle : les inégalités sociales entre élèves s’amenuisent et leurs résultats s’améliorent depuis 1997 (Depp)
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