Une définition a été proposée par le groupe de travail « Innovation sociale » du Conseil supérieur de l’économie sociale et solidaire (CSESS) : « L’innovation sociale consiste à élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux nouveaux ou mal satisfaits dans les conditions actuelles du marché et des politiques sociales, en impliquant la participation et la coopération des acteurs concernés, notamment des utilisateurs et usagers. Ces innovations concernent aussi bien le produit ou service, que le mode d’organisation, de distribution, dans des domaines comme le vieillissement, la petite enfance, le logement, la santé, la lutte contre la pauvreté, l’exclusion, les discriminations ».
Mais alors, comment définir le processus de co-construction et quels sont ses acteurs ? Apparu en 2010, le terme de « co-construction » n’a jamais autant été employé qu’aujourd’hui, mais sans qu’on sache ce qu’il recouvre réellement pour les uns et les autres. Le socio-économiste Laurent Fraisse a rédigé une étude intitulée « La co-construction de l’action publique : définition, enjeux, discours et pratiques (PDF) » en partenariat avec le Collectif des associations citoyennes, le Mouvement associatif, le Réseau national des maisons des associations, le Réseau des collectivités territoriales pour une économie solidaire et l’Union fédérale des intervenants dans le secteur culturel (Ufisc). Co-construire, c’est cogérer et co-décider avec les associations et les habitants, soit des perspectives entrant en forte résonance avec ce temps de débat généralisé issu de la crise des « gilets jaunes ».
Comme l’écrit Laurent Fraisse, la définition retenue désigne la co-construction comme « un processus institué de participation ouverte et organisée d’une pluralité d’acteurs à l’élaboration, à la mise en œuvre, au suivi et à l’évaluation de l’action publique ».
S’inscrivant dans la sociologie politique ou l’analyse des politiques publiques, la co-construction appartient au registre de la participation politique et relève des démarches de démocratie participative. Elle tente d’apporter des réponses aux limites de la démocratie représentative et au monopole des pouvoirs publics sur la définition de l’intérêt général. Elle vise à construire l’action publique au sens où celle-ci ne se réduit pas à la production des politiques publiques par le seul système politico-administratif, mais tient compte des problèmes soulevés comme des solutions proposées par les acteurs non institutionnels.
Cette définition est proche de celle proposée par Yves Vaillancourt, qui mobilise le concept de co-construction pour analyser « la participation des parties prenantes de la société civile dans la définition et l’élaboration des politiques publiques » (2015, p. 449). La définition adoptée pour l’étude s’en distingue en considérant que la co-construction ne s’arrête pas à la phase d’élaboration d’une politique publique mais inclut potentiellement sa mise en œuvre, son suivi et son évaluation. Autre différence, la co-construction intègre difficilement la co-décision, du moins dans la plupart des expériences françaises.
En résumé, comme l’écrit Madeleine Akrich, « ce terme sert à mettre en valeur l’implication d’une pluralité d’acteurs dans l’élaboration et la mise en œuvre d’un projet ou d’une action ».
Ainsi, citoyens, associations, fondations, entreprises et pouvoirs publics à l’échelle de la collectivité sont les principaux acteurs de l’innovation sociale et de la co-construction.
L’innovation sociale et la co-construction sont des principes fondateurs de L’anap. L’idée est de réunir plusieurs groupes de travail d’une dizaine de personnes avec un modérateur-animateur et un rapporteur par groupe de travail, afin de réfléchir et de proposer des actions concrètes sur une thématique donnée. Des orateurs experts permettront de favoriser l’émergence des idées, des sondages en amont et en aval recueilleront l’avis et les propositions des différents acteurs-citoyens.
Des synthèses, des comptes-rendus et des propositions d’actions concrètes accompagneront ce processus de concertation, de dialogue et de co-construction. Notre ambition est de couvrir des axes prioritaires définis ensemble, avec une volonté d’ancrage territorial. Bien entendu, cette démarche est ouverte à toutes les autres initiatives déjà en place dans certaines associations et autres collectivités. Le principe : sortir du discours incantatoire et œuvrer concrètement dans le sens d’une innovation sociale à tous les niveaux.
N’hésitez pas à contribuer à notre association et à rejoindre notre mouvement d’idées, où que vous soyez et quel que soit votre engagement par ailleurs.
Pour rejoindre les groupes de réflexion, contactez-nous : lavenirnattendpas@gmail.com
Auteur – Équipe de L’anap (NC) – 19/02/2021