Bien sûr, il s’agit d’une expression destinée à provoquer le débat et la réflexion…Evidemment, les hommes ne sont pas exclus de notre vision qui repose sur une approche moderne de la famille et de la parentalité. Mais l’objectif est d’attirer l’attention de tous sur la persistance d’inégalités entre les hommes et les femmes notamment au travail. Donner à chacune le droit de mieux concilier la vie professionnelle et la vie familiale, et faire vraiment la parité partout demain, voici les deux objectifs de notre démarche.
Pourquoi les femmes et les enfants d’abord? Pour rappeler l’urgence. Retour sur l’histoire de l’expression. Les femmes et les enfants d’abord, cela n’a pas toujours été une règle, même dans l’évacuation des navires. Comme l’explique un article de Slate, « Dans son essai Women and Children First: 19th-Century Sea Narratives and American Identity («Les femmes et les enfants d’abord: récits maritimes du XIXe siècle et identité américaine»), l’universitaire Robin Miskolcze retrace les origines de ces priorités d’évacuation.
Jusqu’à la seconde moitié du XVIIIe siècle, l’idée prédominante en Angleterre et en Amérique était que Dieu décidait seul des survivants à un naufrage. Ainsi, personne ne critiquait les hommes qui piétinaient celles et ceux qui faisaient obstacle à leur survie. Mais ensuite, les philosophes des Lumières ayant mis en avant l’importance de la responsabilité humaine, et les femmes étant désormais vues comme les protectrices sacrées de la famille, les journaux se sont mis à condamner les hommes qui survivaient à des naufrages où des femmes avaient péri.En Grande-Bretagne et en Amérique, trois catastrophes maritimes ont entériné le principe des femmes et des enfants d’abord. »
Ne laissons pas le destin, Dieu (pour ceux qui y croit) ou quiconque décider de qui doit être aidé; la politique est là pour lutter contre toutes les discriminations, y compris de genre, et pour établir une société plus juste, plus égale et plus propice à l’épanouissement de chacun.