Le groupe « Révolution écologique » de L’anap a réalisé une analyse approfondie du diagnostic Plan Climat Air Energie de Vallée Sud Grand Paris et propose des pistes de réflexion et d’action à mener dans les territoires, notamment à Montrouge, autour de deux axes, les transports et les ressources énergétiques.
Le GIEC, des conclusions alarmantes
Le rapport du GIEC (IPCC2021) a réaffirmé en août 2021 le niveau de confiance élevé qu’il existe une relation quasi-linéaire entre les émissions anthropiques cumulées de CO2 et le réchauffement climatique qu’elles provoquent. En 2018, l’objectif était de limiter le réchauffement à + 1,5 °C ; désormais, le scénario le plus optimiste prévoit un pic à + 1,6 °C avant un retour à + 1,4 °C vers la fin du XXIe siècle, avec, dès 2030, le seuil symbolique des + 1,5 °C qui sera dépassé, alors que les prévisions prévoyaient cette croissance en 2040.
À la COP26, des avancées mitigées au niveau international, mais un mouvement de fonds envers la protection de la planète
La COP26 (du 31 octobre au 06 novembre 2021) vient de se terminer à Glasgow sur un bilan mitigé.
En 2015, l’adoption des 17 objectifs de développement durable (ODD) par les Nations Unies et l’Accord de Paris lors de la COP21 sur le climat avaient créé une nouvelle dynamique mondiale.
À la COP21, l’objectif était ambitieux : contenir « l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels », idéalement sous les 1,5 °C. L’accord de Paris a été déterminant pour obliger les États à s’engager individuellement par le biais de « Contributions déterminées au niveau national » (NDC), laissant les États décider de leurs ambitions « en toute souveraineté ». En septembre 2021, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, déclarait : « Le monde est sur un chemin catastrophique vers + 2,7 °C de réchauffement d’ici à la fin du siècle ». À cette date, selon l’ONU, la somme des contributions des 191 parties signataires conduisait ainsi à une augmentation de 16 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) en 2030 par rapport à 2010. En France, des lois – sur la transition énergétique pour la croissance verte en 2015, la loi Climat et résilience en 2021 – ont été adoptées. Pourtant, le Haut Conseil pour le climat dans son dernier rapport annuel 2021 indique : « globalement, les politiques publiques ne sont pas assez alignées avec les orientations de la Stratégie nationale bas carbone » et que la loi Climat ne « permettrait pas à la France de rattraper son retard dans la transition bas carbone ». De plus, peu de nouveaux pays s’inscrivent dans le processus et d’autres ne veulent pas aller plus loin dans leurs engagements (par ex. Australie, Brésil, Mexique, Nouvelle-Zélande, Inde). Aux États-Unis, bien que Joe Biden se soit engagé de nouveau dans cette dynamique, son programme « Clean Electricity Program Plan » (programme d’amendes et de subventions pour favoriser les énergies renouvelables) est actuellement bloqué. La Chine, désormais premier émetteur de gaz à effet de serre, continue de construire plus de centrales à charbon que les autres pays n’en ferment.
Le 10 mai 2018, l’Assemblée générale des Nations Unies a également adopté à une très large majorité une résolution ouvrant la voie à la négociation d’un Pacte mondial pour l’environnement. Ce traité international, « umbrella text », regrouperait dans un texte unique les grands principes juridiques qui guident l’action environnementale, pour ainsi éviter le mille-feuille du droit environnemental (cinq cents accords dont différents traités : fonds marins, climat, biodiversité, déchets, pollution, Antarctique, oiseaux migrateurs…). L’engagement des pays aux initiatives internationales est variable, avec une opposition majeure de certains pays à une concertation internationale, tels les États-Unis ou le Brésil, appliquant une obstruction systématique aux règles environnementales. En mai 2019, près de 120 pays (dont le Brésil et les États-Unis), réunis dans un groupe de travail mandaté par les Nations Unies, n’ont finalement pas retenu l’idée d’un texte juridiquement contraignant. À la place, les délégués ont recommandé l’adoption d’une simple déclaration politique, et repoussé la réflexion à la tenue d’une conférence internationale en 2022 pour les 50 ans du Sommet de la Terre (Stockholm, 1972).
Alors, comment inscrire les objectifs de développement durable dans une dynamique territoriale ?
En septembre 2020, le Plan climat air-énergie (PCAE) réalisé en collaboration du SIPPEREC[i] a établi les grandes orientations : « Le diagnostic climat air-énergie du territoire de Vallée Sud – Grand Paris doit se conclure avec l’indentification des principaux enjeux et leviers d’action pour le territoire. »
Le groupe « Révolution écologique » de L’anap a réalisé une analyse approfondie de ce diagnostic et propose des pistes de réflexion et d’action à mener dans les territoires, notamment à Montrouge, autour de deux axes, les transports et les ressources énergétiques.
[i] Le SIPPEREC est un Établissement public de coopération intercommunale français sans fiscalité propre, situé dans les départements des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne, du Val-d’Oise, de l’Essonne et des Yvelines, ainsi que Paris.
Antoine Bouchez
- Conseiller municipal de Montrouge depuis 2008, maire adjoint de 2016 à 2020 en charge du social et du handicap.
- Plus de 20 ans de postes de direction dans l’ESS (Institution de Prévoyance, Fondation, Mutuelle).
- Militant associatif
Benoît Ribeiro
- Directeur des espaces publics en collectivité territoriale, ingénieur de formation, avec 6 années d’expérience en entreprise de BTP et 8 années au sein de directions techniques de différentes communes de la banlieue sud de Paris.
Brigitte Le Guennec est consultante en communication et en réputation chez GENIED&CO. Elle soutient des dirigeants et des organisations dans leurs stratégies d’influence omnicanales.
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