L’Unicef France appelle de ses vœux à ce que la pression citoyenne exprimée par son Manifeste pour l’enfance puisse remettre les enjeux de l’enfance au cœur du débat politique. Les engagements demandés dans le Manifeste doivent être respectés par le Président de la République et le nouveau gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
Lancé en janvier dernier pour appeler les candidats à l’élection présidentielle à faire des problématiques de l’enfance et de l’adolescence une priorité de leurs programmes, le Manifeste pour l’enfance a recueilli le soutien de personnalités et d’associations et organisations majeures, ainsi que près de 40 000 signatures de citoyens.
Dans une lettre adressée le 20 mars dernier à Jacques Hintzy, président de l’UNICEF France, en réponse au Manifeste pour l’Enfance, François Hollande déclarait vouloir faire de la jeunesse « la priorité de [son] action ». « Notre politique à l’égard des enfants doit apporter une réponse globale et coordonnée : nous devrons déployer des efforts dans les champs de l’éducation, du logement, de la justice, de la santé », affirmait également le nouveau Président de la République.
« Nous nous réjouissons de cet engagement en faveur de la jeunesse, mais regrettons qu’il n’y ait pas de ministère dédié à l’enfance dans la composition du nouveau gouvernement », déclare Jacques Hintzy. « Dans cette configuration, la création d’un observatoire national de l’enfance et de la jeunesse nous apparaît d’autant plus essentielle pour aider à l’orientation de politiques publiques qui prennent en compte tous les intérêts des moins de 18 ans. »
Sur trois thèmes spécifiques, l’UNICEF France portera une attention particulière
- le traitement réservé aux enfants migrants, notamment le sort et le statut des mineurs isolés étrangers et la question de l’enfermement des enfants dans les centres de rétention administratifs. Sur ce dernier point, l’UNICEF France veillera à ce que la promesse d’y mettre fin soit tenue.
- la politique à l’égard de la délinquance juvénile. « Une pause législative est indispensable pour mettre à plat la politique dans ce domaine et la rééquilibrer en faveur de mesures éducatives et préventives », déclare Fabienne Quiriau, présidente de la commission Enfance en France de l’UNICEF France. Les premières annonces de la nouvelle Garde des Sceaux réaffirmant la spécificité de la justice des mineurs sont encourageantes.
- dans un contexte économique difficile, l’UNICEF France s’attachera à ce que les politiques publiques atténuent l’impact de la crise sur les enfants, proportionnellement plus frappés que les adultes par la pauvreté. C’est l’esprit de notre demande de création d’un droit à la compensation de la pauvreté pour les enfants.
François Hollande, lui-même, comme d’autres candidats (François Bayrou, Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon) a exprimé son soutien à la démarche de l’UNICEF France. Pour autant, son programme ne reprend pas l’ensemble des propositions du Manifeste.
C’est pourquoi l’Unicef France restera particulièrement attentif à ce que les mesures prises par le nouveau Président soient conformes aux engagements internationaux énoncés dans la CIDE et au respect de l’intérêt supérieur de l’enfant.
Campagne législative
Par ailleurs, l’Unicef France poursuit sa mobilisation, en vue des élections législatives, pour encourager les candidats à affirmer des choix politiques courageux en faveur d’une société juste et protectrice des plus faibles, reposant sur une jeunesse écoutée, valorisée et rassurée. Il appelle de ses vœux à ce que la pression citoyenne exprimée par son Manifeste puisse remettre les enjeux de l’enfance au cœur du débat politique.